L’Art nouveau est un courant artistique né à la fin du 19ème siècle. Présent dans toute l’Europe, ce mouvement, propre à la Belle Epoque, se caractérise par une esthétique inspirée de la nature. On retrouve ainsi des courbes et arabesques inspirées du monde végétal, des représentations d’animaux mais aussi d’espèces appartenant au folklore et aux mythes comme les dragons. L’asymétrie est omniprésente, et l’emploi des matières naturelles comme le bois brut ou la pierre est récurent, à l’image de la villa Majorelle de Nancy, commandée par Louis Majorelle et terminée en 1902, qui abrite aujourd’hui le musée de l’Ecole de Nancy.
Courant proche de l’art total, l’Art nouveau se décline aussi bien dans la peinture que dans l’architecture en passant par la joaillerie, la céramique, le mobilier, etc…
Ses artistes célèbres sont notamment Alfons Mucha, René Lalique, Emile Gallé ou encore Eugène Grasset.
En ce qui concerne l’esthétique, la mode est à l’inventivité et la couleur. Les nuances sont nombreuses, les tons doux, les lignes arrondies, les courbes polies et ornées de motifs déliés. Inspiré par le naturalisme, on représente une profusion d’animaux allant des méduses aux papillons ; on s’inspire également des végétaux comme les fleurs mais aussi des arbres ou des graines.
Dans le monde du bijou art nouveau , Renée Lalique révolutionne l’esthétique en employant des matières alors considérées comme peu précieuses tels que les pierres fines, la corne, l’ivoire ou le verre. Cette époque marque également le grand retour des bijoux émaillés avec le développement de techniques nouvelles.
Porté par l’exposition universelle de Paris en 1900, l’Art nouveau atteint son apogée dans les années 1905 avant de lentement décliné. La Première Guerre mondiale marque finalement le coup d’arrêt de ce mouvement qui laisse alors place au courant Art déco.
L’Art déco, une esthétique géométrique
près la seconde guerre mondiale se développe l’Art déco. Héritier de l’Art nouveau, il se décline au gré des disciplines artistiques mais aussi de l’artisanat et doit son essor à l’exposition internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925 à Paris, à laquelle il doit son nom. Inspiré des Arts décoratifs, il devient alors le symbole de la modernité et est ainsi employé dans les bâtiments officiels.
Véritable symbole de cette époque, l’Art déco a inspiré l’architecture et l’art à travers le monde. Créé en Belgique, il se développe ensuite en Europe avant de gagner le monde entier. Il est pour ainsi dire le premier courant dont la diffusion a été à l’échelle mondiale ; aujourd’hui, on en trouve encore des exemples dans les plus grandes villes du monde comme New York, Rio de Janeiro ou Moscou, mais aussi en Asie comme à Tokyo ou Shanghai.
Fondé sur les principes du Bauhaus, du Cubisme, du Constructivisme et du Futurisme, le mouvement Art déco adopte rapidement les nouvelles technologies ; et de nouvelles matière moins nobles et issues de l’industrie font leur entrée sur le devant de la scène. On peut citer par exemple le plastique, la bakélite, le béton, l’acier inoxydable ou encore le chrome .
Les caractéristiques spécifiques à l’Art déco en font l’un des mouvements aux des repères visuels les plus distinctifs et les plus facilement identifiables. On trouve ainsi : des design linéaires et géométriques, des lignes et formes simplifiées, des arêtes vives, des éléments étagés, des répétitions, une forte symétrie ou encore des motifs géométriques tels que les éventails, les chevrons, les formes triangulaires ou les zigzag. Le bas-relief est également mis à l’honneur. En ce qui concerne les couleurs, elles sont tranchées, pures et intenses, et saturées.
Dans le bijou, l’or blanc fait son grand retour tandis que l’or jaune disparait des œuvres. On utilise également le platine pour fabriquer les montures qui sont pavées de diamant ; la couleur vient alors de l’emploi de matière opaques comme le corail, l’onyx ou la malachite, ou de pierres précieuses aux couleurs intenses. Ainsi le blanc omniprésent contraste avec le noir intense, le rouge flamboyant ou le bleu profond.
Ce style prônant l’ordre et la raison perdure durant les années folles avant de disparaitre brutalement face aux atrocité de la Seconde Guerre mondiale. Indémodable, ce style a connu de nombreux retour notamment dans les années 60 et est, encore aujourd’hui, présent dans de nombreuses pièces de joaillerie.
De l’Art nouveau à l’Art déco, un changement dans la façon de concevoir le monde
Bien qu’issu de l’Art nouveau, l’Art déco a su s’en démarquer, si bien qu’il est impossible à première vue de distinguer leur parenté.
En effet, si l’Art nouveau fait la part belle à la nature en rejetant l’industrialisation, l’Art déco lui au contraire l’accepte clairement. Fini le bois et la pierre, place au béton armé et à l’acier. L’asymétrie laisse place à une symétrie extrême tandis que disparaissent les lignes courbes et les délicates arabesques remplacées par des structures étagées à la rigidité toute géométrique.
Dans le bijou, on épure aussi les lignes ; ainsi, aux décors foisonnants de l’Art nouveau succèdent les formes géométrique ; les pierres fines aux couleurs intenses cèdent leurs place à l’onyx noir qui contraste avec les rares touches de couleur apportées par quelques pierres précieuses, tandis que l’omniprésence des diamants succède aux émaux chamarrés.